Dépression
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Qu’ est-ce que la dépression?
La dépression est une maladie qui affecte l’humeur, les émotions, les pensées, le comportement et le corps. Elle s’exprime par un affaiblissement voire un effondrement de l’humeur.
La maladie dépressive (dépression) peut survenir à tout âge : enfant, adolescent, adulte, personne âgée et se caractérise par un ralentissement général, tant du point de vue psychique (mental), cognitif, comportemental que du point de vue physique.Notre affectivité, nos émotions varient en fonction de notre environnement, des événements qui nous touchent, de nos pensées, etc.
L’être humain tente sans cesse de trouver un équilibre psychique « confortable » et source de plaisir en essayant de s’adapter à son environnement, aux situations génératrices de tensions, de déplaisir, etc.
Cependant, certaines personnes peuvent, en fonction de différents facteurs personnels, environnementaux, etc., se sentir débordées par des événements stressants ou traumatisants.Les symptômes de dépression s’installent généralement en quelques semaines, voire en quelques mois.
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Les symptômes de la dépression
Trois grands groupes de symptômes caractérisent la dépression :
1. Une humeur dépressive dans laquelle la souffrance morale est envahissante et qui s’exprime par…
- une vision triste et pessimiste de soi-même, un sentiment d’infériorité et/ou de n’avoir aucune valeur à ses yeux ou aux yeux des autres ( « Je ne vaux rien », « Je suis nul(le) », « Je ne sers à rien »)
- des ruminations de pensées négatives concernant le passé, le présent et le futur
- l’avenir apparaît comme négatif ou bloqué, avec un sentiment de fatalité : « Je n’y arriverai jamais », « Ma vie est un échec »
- une perte d’intérêt, de plaisir et de goût pour les activités habituelles avec pour conséquences un repli sur soi voire un isolement
- une incapacité à penser, à agir ou à faire des choix. Cette incapacité ainsi que la perception d’être isolé est source de dévalorisation, de honte et de culpabilité.
- une impression de ne plus rien ressentir, d’être comme anesthésié
- un sentiment de vide
- une grande tristesse, un sentiment de désespoir pouvant aller jusqu’à la mélancolie, des idées noires, idées de mort, idées morbides pouvant conduire à des tentatives de suicide
- des troubles anxieux (anxiété diffuse, crises d’angoisse, attaques de panique, etc. )
2. Un ralentissement psychomoteur général qui vient aggraver le sentiment d’incapacité et d’insuffisance
- une baisse de l’énergie, baisse du tonus
- une fatigabilité importante : toutes les activités, habituelles ou non, qu’elles soient physiques ou intellectuelles, demandent un effort: cette fatigue intense est plus souvent présente le matin. Les gestes et le langage sont ralentis.
- des difficultés d’attention et de concentration : suivre une conversation et retenir ce qui se dit s’avère compliqué.
3. Des signes somatiques exprimant une vie instinctuelle perturbée
- un sommeil troublé : l’anxiété retarde l’endormissement. Le sommeil est ponctué de réveils.
- des troubles de l’appétit et des conduites alimentaires
- des douleurs diffuses ou localisées
- un système immunitaire affaibli
Tous ces symptômes ne sont pas nécessairement présents en même temps et leur sévérité est variable d’une personne à l’autre.
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Diagnostic de la dépression
Le diagnostic de l‘épisode dépressif sur fait sur :
- l’existence d’une tristesse générale pathologique et/ou d’une perte de plaisir généralisée
Et
- la présence de quatre autres troubles parmi les suivants :
- sentiment de dévalorisation et de culpabilité
- troubles cognitifs et de l’intellect (difficultés de concentration, d’attention et de prise de décision)
- troubles du sommeil
- ralentissement psychique et physique
- agitation, instabilité
Le diagnostic de dépression doit toujours être validé par un psychologue ou un psychiatre.
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Différencier la dépression d’autres difficultés ou pathologies
Faire la différence entre la dépression et….
La fatigue
La fatigue normale, c’est à dire non pathologique psychiquement, cède après un temps plus ou moins long de repos.
Dans la dépression, la fatigue est récurrente, anormalement longue et associée à d’autres symptômes. Elle est plus présente le matin.La tristesse
Etre triste face à une situation ou un événement qui nous touche désagréablement ou douloureusement est normal. Cet événement peut être un deuil, une rupture, la perte d’un emploi, un conflit, etc. Cette tristesse s’estompe lorsque nous investissons d’autres activités ou liens affectifs qui nous procurent satisfactions et plaisir.
Dans la dépression, la tristesse ne cède pas, envahit toute la psyché et est permanente.Le baby blues
Le baby blues se manifeste quelques jours après l’accouchement et ne dure pas plus d’une semaine. Ses manifestations (labilité de l’humeur, anxiété, pleurs, hypersensibilité à l’environnement, fatigue) sont peu intenses.
La déprime
Il s’agit d’une baisse transitoire du moral teintée d’ennui, d’un sentiment de lassitude.
La douleur morale n’est pas profonde et n’envahit pas tout le champ de la conscience. -
Alors quand consulter ?
Des signes cliniques peuvent alerter la personne ou son entourage quant à l’éventualité de l’installation ou d’une récidive d’un état dépressif.
Bien sûr, ces signes varient d’une personne à l’autre.Les signes qui interpellent sont :
- l‘asthénie, c’est à dire une fatigue excessive qui ne cède pas malgré l’application de mesures d’hygiène de vie adaptées et une période de repos. Le sommeil est perturbé par des réveils, eux mêmes marqués par une anxiété qui cède un peu dans la journée puis est réactivée le soir. La personne éprouve beaucoup de difficultés à s’endormir, ressasse des idées négatives la nuit (ruminations) , se réveille fatiguée. L’anxiété matinale s’aggrave. Peu à peu, l’asthénie s’installe puis devient permanente.
- d’autres signes caractéristiques tels les douleurs physiques persistantes, des difficultés cognitives et intellectuelles, un sentiment d’échec, etc.
Ces signes sont d’ailleurs clairement identifiés comme annonciateurs d’une récidive potentielle dans le cas où la personne a déjà vécu un épisode dépressif.
Certaines personnes ne feront qu’un épisode dépressif au cours de leur vie. Cependant, le risque de récidive reste élevé suite à un premier épisode (entre 30 et 70% selon le laps de temps qui suit le premier épisode).
C’est la raison pour laquelle il est important de prévenir le risque de récidive par des mesures adaptées (hygiène de vie, psychothérapie, prise en charge du premier épisode de dépression). -
L’ accompagnement psychologique de la personne dépressive
Tenter de faire face seul à la dépression n’a qu’un temps. C’est à la longue épuisant psychologiquement comme physiquement et finalement inefficace.
Consulter un psychologue afin d’évaluer le degré de dépression dont on souffre et les soins à apporter est indispensable.
En effet, la personne souffrant d’une maladie dépressive nécessite, selon la forme que prend la maladie, son degré et sa chronicité dans le temps, une prise en charge psychologique et éventuellement un traitement médicamenteux.
Le risque de récidive après guérison d’une dépression restant important, l‘accompagnement psychologique par un thérapeute psychologue prévient efficacement ce risque.La psychothérapie permet d’identifier les facteurs de déclenchement de l’épisode dépressif, de connaitre et comprendre le contexte de vie du patient, ses difficultés relationnelles, professionnelles, ses vulnérabilités personnelles et les situations génératrices de stress et d’anxiété auxquelles il est confronté.
La thérapie permet également d’identifier les ressources familiales, amicales, etc. sur lesquelles le patient peut s’appuyer.
En psychothérapie, il s’agit aussi de réfléchir ensemble à ce qui peut être modifié dans la vie familiale, conjugale ou professionnelle du patient et à la façon dont ces ajustements peuvent être mis en oeuvre, sur quoi le patient peut agir et ce qui ne dépend pas de lui.La psychothérapie permet à la personne dépressive de mieux gérer sa maladie, de lui donner du sens, de mettre des mots sur les émotions qui la submergent, sur son vécu, sur ses sentiments de culpabilité.
Grâce à la psychothérapie et en complément parfois d’un traitement médicamenteux, la personne qui souffre de dépression voit ses symptômes disparaître. Elle retrouve peu à peu un élan, le goût de vivre, de faire, d’agir, de se projeter dans un avenir, etc.
En thérapie, la personne dépressive se sent écoutée et comprise.
Le psychologue ou psychothérapeute l‘aide à exprimer son vécu, ses émotions et ses souffrances dans climat accueillant, bienveillant, sans crainte d’être jugée ou critiquée.La psychothérapie lui offre la possibilité de prendre peu à peu conscience de ses ressources et de les utiliser ou de les mobiliser non seulement pour trouver des solutions efficaces face à sa souffrance, mais également pour éviter une installation de la dépression dans la durée ou une aggravation de ses manifestations.
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Prévenir le risque de récidive d’un épisode dépressif grâce à la psychothérapie
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La psychothérapie de soutien permet à la personne dépressive de mettre du sens sur ses symptômes
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La dépression chez l’enfant
La dépression chez l’enfant s’exprime différemment que chez l’adulte.
En effet, les plaintes sont plus physiques que mentales (maux de tête, de ventre, sentiment d’être oppressé, etc.).
L’enfant joue moins qu’à son habitude, se montre beaucoup moins dynamique.
Les résultats scolaires baissent ou chutent.
Il présente des difficultés de concentration et d’attention. Son sommeil est perturbé.
L’enfant parait plus irritable, semble supporter de moins en moins bien les contrariétés et la frustration. Il se montre de plus en plus impulsif.Avec l‘enfant, la thérapie a pour objectif de renforcer l’estime de soi, la confiance en soi, de le rassurer afin que les symptômes anxieux et dépressifs cèdent.